Lauren Bacall n’a pas 20 ans quand elle devient une star, mais cela ne l’empêche pas d’affirmer dès ses débuts un goût aussi sûr qu’identifiable. S’il ne fallait choisir qu’une silhouette : les épaules carrées, marquées par les épaulettes ; les seins pointus, comme il était de rigueur à l’époque ; la taille fine, soulignée par une ceinture et un pantalon large. Et, en toutes circonstances, les cheveux soigneusement répartis autour du visage, dans une maîtrise impressionnante des ondulations crantées - une coupe qui évoque à elle seule l’âge d’or du cinéma hollywoodien.
Rouge carmin. L'Américaine a beau être issue d'un milieu modeste où la mode ne devait guère être discutée, elle savait jouer des codes vestimentaires, doser les éléments féminins et masculins pour se donner une allure troublante. A elle seule, elle réunissait le glamour de Marilyn Monroe et l'élégance froide de Katharine Hepburn.
La carrière de Lauren Bacall commence dans la mode : à 18 ans, alors qu'elle se rêve actrice, la New-Yorkaise est repérée par Diana Vreeland, rédactrice en chef de Harper's Bazaar, qui choisit de la mettre en couverture du numéro de mars 1943. Elle pose devant un bureau de la Croix-Rouge pour le don du sang. Dans cet environnement médical austère, Bacall détonne. Il n'y a que ses lèvres rouge carmin qui évoquent le sang. Du reste, on ne sait comment elle s'est égarée là, bien trop élégante avec son tailleur sombre et son foulard blanc pour