Les hommes, qui ne sont après tout que des femmes comme les autres, crient aussi beaucoup au cinéma. Quand ils sont en colère, quand ils donnent des ordres, lorsqu’ils se battent ou se font mal, ce qui arrive nettement plus souvent sur un écran que dans la vraie vie. En revanche, ils sont généralement silencieux quand ils ont peur. Question de virilité sensible, sans doute, ou plus certainement parce qu’ils ne pourront jamais égaler le hurlement paralysant des milliers d’héroïnes et de figurantes en proie aux tourments les plus variés dans d’innombrables films.
Sang-froid. Dans un mouvement inverse, il existe une catégorie d'héroïne qui, justement, n'offre pas facilement ses hurlements au plaisir vaguement sadique de spectateurs amateurs de sensations fortes. Et, comme par hasard, ce sont justement celles qui ont le plus de chances de se faufiler jusqu'au générique de fin en un seul morceau.
Le tout premier personnage de ce registre qui se rappelle à nos bons souvenirs est évidemment Ellen Ripley, incarnée à quatre reprises par Sigourney Weaver dans la saga Alien. Quand le premier du nom, le 8e passager, chef-d'œuvre de Ridley Scott, est sorti, en 1979, outre la sourde terreur inspirée par l'interminable quasi-invisibilité du monstre au sang acide et à la dentition d'inox, c'était aussi l'impressionnant sang-froid de cette femme refusant d'être dominée par la panique qui structurait toute l'histoire. Cela et, b