A priori, nous savons tout de la ville. Uber-urbain, néoruraux, même combat : il suffit de demander à Google. Au GPS. «L'itinéraire est maintenant calculé», avec toutes les options possibles - sans péage, avec cappuccino en terrasse, via chez la belle-mère. Que faire alors quand une rue n'existe pas ? Quand vous avez croisé la plus jolie des nanas à un endroit absent des cartes ? Voici quelques questions qui se posent à Li Qiuming (Lu Yulai), stagiaire pour une société de cartographie, qui arrondit ses fins de mois en posant des caméras de surveillance et occupe ses soirées à exterminer des zombies avec son coloc, sur le Net.
Trap Street, qui se déroule dans la Chine contemporaine, interroge notre capacité «à regarder, puis à voir», selon sa réalisatrice, Vivian Qu, dans une société où malgré l'omniprésence de la technologie, paradoxalement, il semble qu'il n'ait jamais «été aussi difficile de distinguer le réel de l'irréel». Productrice notamment de Black Coal, ours d'or à Berlin, Qu réalise ici son premier long métrage, affirmant avoir beaucoup appris au contact des réalisateurs qu'elle a côtoyés, ainsi que du jonglage nécessaire entre contraintes financières et respect de ses propres choix artistiques. Trap Street est un film effectivement très personnel. La critique de la technologie, revendiquée par son auteur, se dessine en filigrane au travers du personnage principal, un garçon simple, technophile, contemporain - un