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Libération
critique

L’art premier de «Lacrau»

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Une poésie documentaire du Portugais João Vladimiro, qui s’affranchit des normes du cinéma.
«Lacrau» de Joao Vladimiro. (Photo DR)
publié le 26 août 2014 à 18h06
(mis à jour le 27 août 2014 à 0h36)

On ne sait s'il faut y voir un pari sur la fraîcheur d'esprit de spectateurs ravigotés par d'émollientes mises au vert estivales, ou une tentative de capitaliser sur la traînée de toutes les drogues ingérées par les mêmes pendant les vacances. Quoi qu'il en soit, voilà deux années de suite que la jeune société de distribution Norte se risque au même tour de programmation : lancer sur les écrans français le film le plus orgueilleusement étrange, fuyant et hallucinatoire de l'année juste à la veille de la rentrée. Fin août 2013, on s'aventurait ainsi dans les remous de Leviathan, de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor : à la fois conte d'horreur, documentaire en haute mer, télé-réalité radicale sur la cohabitation des mouettes et des morutiers, fantasmagorie mythologique au monstre marin trop humain.

Jardins. Cette fois, il s'agit de Lacrau, prodigieux second long métrage du jeune documentariste portugais João Vladimiro, film dont le somptueux plan conclusif affiche d'ailleurs une résonance chargée de trouble avec celui de Leviathan. Son auteur est né à Porto en 1981 et a, depuis une quinzaine d'années, mené de front des créations théâtrales (auteur, interprète et metteur en scène), des expositions de photographie, des performances et des documentaires. En 2008, au festival international du documentaire de