Dans Party Girl, il y a d'excellents moments. Ils tiennent tous à la personnalité abondante, et même débordante, d'Angélique Litzenburger, bloc de femme extrait à cru dans son milieu naturel, son biotope-aquarium, un cabaret de Forbach (Moselle), planté à la frontière franco-allemande. La sexagénaire donne tout ce qu'elle a à la caméra des trois signataires du film, Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, ce dernier étant aussi, dans la vraie vie, le fils d'Angélique.
Si l'on s'en tenait à sa dimension de film-portrait, il serait difficile de dénier à Party Girl l'accomplissement de sa mission. Saisie en plein tournant existentiel, tentée de se ranger des voitures, des bars, des hommes et de l'alcool en se mariant avec Michel, l'un de ses braves clients, mais pas tout à fait résignée à renoncer à son personnage de Milf incendiaire, Angélique occupe l'écran avec une majesté brisée qui laisse une très forte impression. Mais c'est une impression rétinienne, qui doit tout au spécimen humain que l'on considère et très peu au film qui lui tient lieu de cadre, et dont Angélique s'évade malgré lui. On ne sait pas très bien comment formuler la faille dans le dispositif en tout point malin des jeunes cinéastes. Est-ce l'accumulation des approches, les glissements et mélanges réguliers des cartes du documentaire et de la fiction qui conduisent à une absence de choix réels ? Ou est-ce au contraire que Party Girl, fièrement embarqué dans sa séduisante