On ne sait si elle est le reflet de la psyché mondiale ou, plus modestement, une photographie de l’état d’esprit du directeur de la Mostra, Alberto Barbera, mais cette édition numéro 71 du festival vénitien ressemblait à un long hululement de douleurs et d’anxiété, une nuit pluvieuse au fond des bois.
La vieillesse, la maladie, la crise, le suicide, la solitude, la mort, il fallait se blinder pour ne pas se jeter tête la première dans la lagune avec le catalogue attaché à une jambe. Le vent mauvais de la dépression soufflant sur les spectateurs, associée à une météo lamentable rendant toute perspective d'apéritif aussi risqué qu'une pique-nique au Cap Sizun en plein mois de décembre, c'est bien la notion pourtant typical de dolce vita qui en a pris un coup.
Une semaine de chroniques :
[ Mercredi 3 septembre : en attendant le «Pasolini» de Ferrara ]
[ Mardi 2 septembre : plus c'est long, meilleur c'est ? ]
[ Dimanche 31 août : Larry Clark, une odeur de jean-foutre ]
[ Samedi 30 août : Al Pacino, fantôme botoxé de sa gloire passée ]
Le palmarès
Le Lion d'or au film de Roy Andersson, A pigeon sat on a branch reflecting on existence est une façon d'entériner la ligne Lexomil mais sur le mode le plus souriant. Le film que le cinéaste suédois à mis quatre ans à réaliser est le dernier volet d'une trilogie sur le sens de la vie où il met toute son énergie à peaufiner de grands tableaux humains en forme de gags lents avec représentants de commerce à la dérive, vieillards alcooliques noyant leur spleen dans des hectolitres de bières et de souvenirs moroses, grosse danseuse amoureuse d'un éphèbe (sans retour, évid