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Critique

«Hippocrate»: l’hosto et tout le soin-soin

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Les affres du travail à l’hôpital avec un jeune interne. Honorable mais un peu trop prévisible.
Vincent Lacoste, qui a un peu le blouse. (Photo Jair Sfez)
publié le 2 septembre 2014 à 18h46

Si la critique cinéma consistait en une forme de test au cours duquel on cocherait des cases où seraient listées les qualités supposées objectives d'un film, il est probable qu'Hippocrate, ou plus exactement son auteur Thomas Lilti, obtiendrait son permis de filmer. Le scénario par exemple décrocherait une note très honorable, tellement il semble parer à tout. Il nous présente le jeune interne Benjamin aux débuts de son premier emploi en hôpital de la région parisienne.

Aucun des grands sujets ni des douloureux problèmes attachés à la fonction du jeune homme comme aux maux bien connus de l’Assistance publique n’est négligé par le script, qui les aligne comme à la revue : le cas de conscience à propos d’un alcoolique qui meurt dans le service de Benjamin alors qu’on aurait pu, peut-être, le sauver ; le cas en effet bouleversant d’une vieille patiente dont on accompagne la «fin de vie» ; le conflit social sourd mais permanent qu’alimentent des conditions de travail extrêmes et un manque effarant de matériel ; les rivalités, petits arrangements et autres sournoiseries humaines qui sont le lot de tous les microcosmes professionnels ; enfin la juste part de détente, de fantaisie, d’humanité, d’amitié, etc., sans laquelle il n’est pas, croit-on, de bon récit.

Aux deux charmants acteurs principaux, Reda Kateb et Vincent Lacoste, on serait de même tenté de coller la meilleure note, parce qu’ils sont tous deux d’une espèce technicienne assez rare dans le paysage français, et s