Bien qu'il ait très officiellement remplacé la dope et le whisky par l'eau gazeuse et la bouffe bio, Abel Ferrara est toujours dans la course. Le cinéaste new-yorkais vient de réaliser un joli doublon en créant l'événement festivalier coup sur coup à Cannes, avec Welcome to New York (en n'étant pourtant dans aucune sélection), et ici à Venise avec Pasolini (où il est en compétition).
En mai, sur la Croisette, Abel Ferrara avait dû essuyer une mini-polémique sur des soupçons d’antisémitisme disséminés au gré de sa reconstitution du scandale DSK. L’épouse Anne Sinclair (Simone dans le film) était présentée dès les premières séquences comme une généreuse donatrice en faveur d’Israël, et Depardieu-Strauss-Kahn lui lançait à la figure des allégations malveillantes sur la manière dont la famille de la journaliste avait construit sa fortune pendant la guerre. Furieux et très mal à l’aise, Abel Ferrara avait dû dans la foulée accorder quelques entretiens pour protester contre ces accusations.
Désordre. Projet beaucoup plus soigné et artistiquement abouti que Welcome…, Pasolini ne devrait pas lui valoir ce genre de souci, mais ce ne sont pas pour autant deux opus antagonistes. La dégringolade d'un homme politique puissant suite au viol d'une femme de chambre noire dans un palace international, la mort d'un intellectuel radical tué à coups de planche par un prolétaire levé dans un bar de gigolos quelques heures pl