Un paradoxe éloquent donne sa raison d’être à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé : ce projet éminemment cinéphile ne concerne pas les films. En tout cas pas directement. La mission de la Fondation Pathé consiste à conserver et mettre à la disposition du public le patrimoine historique de la fameuse compagnie au coq.
Ce patrimoine regroupe l'ensemble des collections non-film de Pathé depuis la création de l'entreprise. Ce n'est donc pas une cinémathèque Pathé qui ouvre mercredi à Paris mais un centre de recherches bâti sur un trésor d'archives (iconographie, publicités, documents imprimés, appareils, accessoires, bibliothèque, archives administratives et juridiques), destiné aux chercheurs, étudiants, enseignants et ouvert à tous les publics. Bien sûr, des films seront projetés dans le nouvel auditorium, en complément des expositions et ateliers qu'abritera le tatou cristallin de Renzo Piano.
Il n’est pas anecdotique de constater que l’enseigne, fondée en 1896 et devenue Pathé-Gaumont, est la seule au monde à pouvoir se flatter d’une activité sans interruption depuis les débuts du cinéma. Cela lui donne une légitimité sans égale pour offrir un panorama quasi exhaustif de l’histoire de l’industrie. D’autant que la maison, qui a dominé le cinéma mondial jusqu’à la Grande Guerre avec ses films comme avec ses équipements (caméras, projecteurs, phonographes