Une ville fantomatique, trou à rats en noir et blanc hypercontrasté. Des hommes cabossés, vicieux, viciés ou en quête de rédemption. Des femmes léthales ou inconsolables. Du sexe, de l'alcool, du jeu, du fric et de la grosse baston que mêle tout ce petit monde ultradark : bienvenue dans Sin City : j'ai tué pour elle, où le réalisateur Robert Rodriguez (El Mariachi, Desperado, Spy Kids, Machete) refait tandem avec le dessinateur-scénariste-réalisateur-producteur Frank Miller, dont le trait ultrastylisé est impeccablement restitué, si bien que l'alternance entre film classique et animation se fait en toute fluidité. Icône de la culture pop, auteur de classiques du comics comme Batman Année Un, The Dark Knight Returns ou Daredevil Reborn, Frank Miller a fait le déplacement au festival de Deauville, où ce Sin City 2, qu'il produit également, était présenté en avant-première française. Un mal mystérieux lui donne ces temps-ci bien plus que ses 57 ans, et il arrive en chaise roulante. Mais son verbe reste acéré.
Comment fonctionnez-vous, avec Robert Rodriguez?
Comme une hydre à deux têtes. C’est un échange constant dès le départ, dès le casting. Sur le tournage, je dessine beaucoup, en permanence, on ne reprend pas la BD à la case près. Robert a lui-même été dessinateur et comprend immédiatement ce que je propose. Parfois, je suis encore en train de dessiner qu’il est déjà en train de tourner la scène… J’ai beaucoup de collaborations à mon actif, et le plus compliqué est touj