S'il ne possède pas ce charme ambigu de la version originale, le titre français du roman Gone Girl, que son auteure Gillian Flynn a elle-même adapté pour le film de David Fincher, a le mérite de poser clairement les données du problème : les Apparences - paru chez Sonatine l'année dernière tandis que le livre s'arrachait dans les librairies américaines - sont très exactement la source de tous les maux qui s'abattent sur un charmant petit couple - américain, parfois caricatural - jusqu'à le conduire à sa perte dans un tourbillon de folie autodestructrice. Au commencement, les «apparences» en question sont nettement en faveur de Nick (Ben Affleck, tout en mâchoires saillantes) et d'Amy (Rosamund Pike dans son premier rôle à la hauteur de son inquiétante beauté). Lui est un beau gosse élevé au grain du Missouri, venu chercher gloire et prospérité à New York, où il exerce le métier de journaliste dans un magazine branché. Elle est la belle héritière d'une fortune amassée par ses parents, auteurs à succès de livres pour enfants dont l'héroïne est Amazing Amy, sorte de Martine sauce yankee, copie imaginaire d'elle-même et énième petite fiancée de l'Amérique, dont les aventures à succès ont, peu à peu, dépossédé la jeune femme du sel de sa propre existence. Une nuit «ensorcelante» comme le cinéma américain en a produit des milliers, ces deux-là entam
Critique
«Gone Girl», le couple jusqu’à la lie
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Rosamund Pike et Ben Affleck dans «Gone Girl». (Photo Merrick Morton)
par Bruno Icher
publié le 7 octobre 2014 à 17h06
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