Les chiffres d'entrées en salles, de ventes vidéo ou encore d'audience télé le montrent : en ces temps difficiles (et pas à seulement à Libération), qui souhaite battre quelques records, et ainsi se remplir les poches, se doit de dérider les Français. Noble ambition ! Pour autant, la façon dont s'y prennent la majorité des prétendants à la timbale comique n'en finit plus de nous désespérer. Trop rarement en France, le projet de faire rire se double d'une ambition de cinéma, d'élégance ou de profondeur, et ceux, trop rares, qui s'essaient à porter l'un et l'autre se trouvent écrasés par la suprématie de quelques mastodontes hilares, aussi peu regardant sur les formes que les idées. Même des anomalies heureuses survenues ces dernières années, tels les films de Riad Sattouf (les Beaux Gosses) ou Michel Hazanavicius (OSS 117, The Artist) ne seront de loin pas parvenues à passer le mur symbolique derrière lequel se marrent, bien au chaud, Dany Boon, Kad Merad, Astérix, Franck Dubosc, Christian Clavier et le duo Nakache-Toledano - dont sort le nouveau film, Samba, après Intouchables, film français le plus rentable de l'histoire, avec plus de 51 millions d'entrées vendues dans le monde.
Tandis que le cinéma américain, de Will Ferrell à Wes Anderson, nous oppose des modèles de folie furieuse et pleine de grâce capables de s'impos