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Cinéma

«The Go-Go Boys», la danse des nanars

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Un docu retrace l’itinéraire fulgurant de Menahem Golan et Yoram Globus, producteurs israéliens devenus les rois d’Hollywood dans les années 80, alternant productions fauchées, blockbusters et films d'auteur.
Yoram Globus (à gauche) et Menhame, Golan, producteurs et cousins. (Photo Jean-Christian Bourcart)
publié le 21 octobre 2014 à 17h06

Dans son volumineux essai An Empire of Their Own, publié en 1988, le journaliste Neal Gabler disséquait l'histoire des pères fondateurs d'Hollywood. Cette fabuleuse épopée avait pour héros les frères Warner, Samuel Goldwyn, Louis B. Mayer, Carl Laemmle, Adolph Zukor, les frères Cohn ou William Fuchs, les grands patrons qui ont bâti les majors Warner, MGM, Universal, Paramount, Columbia, Fox… Tous étaient de petits industriels ou commerçants, Américains juifs fraîchement immigrés d'Europe centrale au tournant du XXe siècle, et ils allaient façonner pour toujours la culture populaire américaine.

Plus d’un demi-siècle plus tard, deux modestes Israéliens, eux aussi fascinés par le cinéma et le rêve américains, ont perpétué le modèle dans une réjouissante et flamboyante analogie. Il faudrait être frappé de cécité pour ne pas voir en Menahem Golan et Yoram Globus, fondateurs de Cannon Group, les héritiers des pionniers. Dans les années 80, ils ont produit des centaines de films populaires, pour la plupart d’une rare indigence, devenant en moins d’une décennie une petite major bousculant la hiérarchie hollywoodienne au point de supplanter les grands studios californiens avant de connaître, dans les années 90, l’humiliation d’une brutale éviction du jeu.

«L’Implacable Ninja» (1981) réalisé par Menahem Golan. Photo DR

A quelques mois d'intervalle, deux documentaires grand public se sont intéressés au destin unique de la Cannon. Dans quelques semaines sortira Elec