Il y a peu, Laurence Anyways, de Xavier Dolan. Très bientôt (le 5 novembre), Une nouvelle amie, de François Ozon. Ce qu'on croyait une tocade est en train de devenir une tendance, voire une épidémie : à savoir, un acteur, archi-hétéro et pas peu fier de l'être, qui accepte de se la jouer en femme. Melvil Poupaud dans le film de Xavier Dolan, Romain Duris dans celui de François Ozon. En attendant les Nuits d'été, de Mario Fanfani (sortie prévue en janvier), où l'on verra Michel, un notaire de province marié et père de famille, devenir tous les week-ends Mylène dans une résidence secondaire métamorphosée en Casa Travelota. Autrement dit, dans ce dernier cas, le surviril acteur Guillaume de Tonquédec lui aussi en bonne femme. Certes la seule perspective que cette tendance puisse faire encore plus de chagrin à Eric Zemmour, thuriféraire de la virilité occidentale mal bafoué, est une excellente nouvelle, d'autant que, quelle que soit sa passion pour Pétain, le «comique» aura bien du mal à imposer un nouvel hymne sur l'air de «Maréchale, la voilà !» Mais à part le risque de grever le budget d'un film en surfacturation de crème épilatoire (surtout avec le Duris à poils durs), c'est quoi l'idée ? Troubler le bourgeois à défaut de le choquer ? Doper la curiosité du spectateur en panne de sensation ? Exhausser la carrière d'un acteur en rade de performance ? Dans ce registre, on pourrait imaginer Christian Clavier en Dalida ou Gérard Depardieu dans «Mimi Mat
Pitié : acteur archi-hétéro qui joue des femme !
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Melvil Poupaud traversti dans «Laurence Anyways», de Xavier Dolan. (Photo Shayne Laverdière)
par Gérard Lefort
publié le 21 octobre 2014 à 17h06
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