Menu
Libération
Cinéma

La banlieue, un sujet en béton pour le cinéma

Article réservé aux abonnés
Alors que Céline Sciamma filme les quartiers au féminin dans «Bande de filles», survol d'un genre en cinq regards de réalisateurs.
Extrait de «De bruit et de fureur», de Jean-Claude Brisseau (1988), qui filme la dérive d'un adolescent dans la proche banlieue est de Paris. (Photo DR)
publié le 22 octobre 2014 à 11h41

Bande de filles, le film de Céline Sciamma qui suit quatre jeunes femmes dans un quartier francilien indéfini, peut être assimilé à un «cinéma de banlieue», c'est-à-dire à un genre dont il serait compliqué de faire une archéologie exacte. Si on laisse volontairement de côté le cinéma des faubourgs, qui fit florès après la Seconde Guerre mondiale, ou encore l'exploration des villes nouvelles par Eric Rohmer dans les années 80 (les Nuits de la pleine lune, l'Amie de mon amie), on peut considérer que les premiers véritables films de banlieue arrivent sur les écrans au début des années 90.

L'inspiration est d'abord américaine, avec la vague des films de ghettos ou des hood films, notamment Do the Right Thing de Spike Lee (1988), filmé à Brooklyn, ou Boyz'n the Hood de John Singleton (1991), qui se déroule dans le quartier de South Central à Los Angeles. Impossible de lister l'intégralité des drames, thrillers, comédies qui composent en autant de sous-genre le «cinéma de quartier», entre le naturalisme brut d'Hexagone de Malik Chibane (1994) et les fanfaronnades comique des Ka