Un mélange de Spike Lee, de Pedro Almodóvar et même de Claude Chabrol. Les références sont évidemment flatteuses mais elles ne suffisent pas à résumer l'étrange ovni qu'est Dear White People. Tout juste sorti aux Etats-Unis, le premier film de Justin Simien s'attarde sur les relations entre étudiants noirs et étudiants blancs sur le campus de l'université fictive de Winchester et engendre depuis des mois un débat outre-Atlantique. La presse américaine y perd un peu son latin, tant le long métrage se joue des caricatures et des clichés sur la question raciale qui taraude les Etats-Unis. Le New Yorker a évoqué «les légères controverses de Dear White People». Le New York Times est allé plus loin en y voyant une brillanteexploration «des complexités de la conscience raciale au temps d'Obama».
Coco. Justin Simien, 31 ans, né au Texas et n'ayant réalisé jusque-là que des courts métrages, s'est contenté d'une phrase pour brouiller encore les pistes : il s'agissait de montrer «un visage noir dans un lieu pour les Blancs». Il a ajouté qu'il avait puisé dans sa propre expérience d'étudiant noir sur un campus majoritairement blanc pour élaborer son projet, pendant plus de sept ans. Avant de le tourner en vingt jours après avoir levé 50 000 dollars (40 000 euros environ) de fonds sur une plateforme participative.
Le résultat donc, c'est que Dear White People prend tout le monde à