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Mia Hansen-Løve: «Le mot eden symbolise ces années»

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La réalisatrice commente les différentes sources et images qui ont nourri la reconstitution des années French Touch dans son nouveau film «Eden».
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publié le 30 octobre 2014 à 15h15

«Etre au cœur de quelque chose qui prenait son essor au même moment.»

Couverture d’un numéro du fanzine format poche «eDEN», publié en 1993. Photo DR

«J’avais complètement oublié l’existence d’eDEN quand j’ai écrit le film. Je suis partie d’entretiens avec mon frère, Sven, qui me racontait ses souvenirs, quand il a commencé à sortir au début des années 90, dans les raves anglaises, puis en France quand Thatcher les a interdites en Angleterre et que le mouvement a migré ici. Le film débute au moment où les raves du fort de Champigny s’institutionnalisaient, et l’on a eu la chance de pouvoir y tourner. Sven m’a tout de suite parlé de ce fanzine créé par Christophe Vix et Christophe Monnier consacré à la house, aux raves, à la techno, comme l’un des symboles de quelque chose qui commençait alors dans l’underground en France autour de ces cultures. Beaucoup de gens importants pour cette scène sont passés par ses pages, Michael Amzalag de M/M qui en faisait le graphisme, David Blot, Laurent Garnier, Didier Lestrade, et tant d’autres…

Quand Sven a commencé à mixer, il avait 18 ans, il a organisé ses premières soirées dans un club de strip-tease de Pigalle, et c’est parti tout de suite. La cruauté de son parcours tient en partie au fait que cela a décollé si vite, parce qu’il était au cœur de quelque chose qui prenait son essor au même moment. Très vite il a choisi le garage comme un son auquel il s’est identifié, et il a monté un duo, Cheers, avec Greg Gauthier, un garçon qui habitait dans notre immeuble. Eden symbolise parfaitement ces années et asse