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portrait

Benicio Del Toro, latino sur toute la ligne

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Né à Porto Rico, l’acteur américain, qui revient en Pablo Escobar, revendique l’attachement à ses racines.
Benicio del Toro. (Fred Kihn pour «Libération»)
publié le 2 novembre 2014 à 17h06

Mes prédécesseurs qui, pour Libération, ont rencontré Benicio Del Toro, ont flashé sur la bête. «C'est une masse. De chair et, surtout, de muscles… les coutures du costume semblent craquer sous la pression de bras puissants», écrivait, impressionné, Clément Ghys quand Jimmy P. de Desplechin a été présenté au Festival de Cannes. C'était l'année dernière. Dans les portraits précédents de Libération, Del Toro était «l arge d'épaules, sanglé dans des pectoraux carabinés… Bloc de chair ténébreux…» (2009), «Viril, indéniablement» (2004).

Eh bien le Benicio, qui revient à Paris pour parler de son rôle du très bad Pablo Escobar dans Paradise Lost, est plus acteur que simple fantasme de virilité exotique, et plus cinéphile à l'européenne que star hollywoodienne. Certes, il vous regarde toujours de ses yeux clairs et perçants de séducteur, version sombre et jeune de Harrison Ford. Pour ce qui est de sa génération, on le compare aussi à Brad Pitt pour la présence physique. Et quand on dit qu'on va voir Benicio Del Toro dans un palace parisien, la rédaction féminine de Libération est encore traversée d'un grand frisson de jalousie. Mais la bête est désormais policée, subtile, et - de fait - encore plus séduisante.

D’abord Benicio Del Toro a minci, la silhouette est haute mais élancée, le cheveu soigneusement coiffé, la voix douce. Ont pratiquement disparu ces fameux cernes qui lui donnaient l’air de vivre dan