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«’71», coups de cathos

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Premier long métrage de Yann Demange, revisite le genre «survival» en plein affrontements à Belfast.
Règlement de compte à UK Corral. (Photo Ad Vitam)
publié le 4 novembre 2014 à 17h06

L’emprunt de l’année 1971 pour le titre du premier long métrage de Yann Demange évoque, dans le contexte délicat de l’Irlande du Nord, la période trouble précédant le chaos. L’hiver suivant, précisément le 30 janvier 1972, quatorze manifestants furent tués par des soldats britanniques à Derry durant ce Bloody Sunday qui allait mettre pour de bon le feu aux poudres, entraînant un afflux massif de jeunes volontaires dans les rangs de l’IRA et conduisant le gouvernement britannique à envoyer davantage de troupes.

Ploucs. Dans sa première partie, le cinéaste s'attache plutôt à installer un personnage archiclassique de jeune soldat balancé au cœur d'une histoire qu'il a bien du mal à comprendre. Gary (Jack O'Connell, magnifique dur-à-cuire déjà vu dans les Poings contre les murs, de David Mackenzie) est un prolo anglais dont on devine qu'il n'a pas assidûment fréquenté les bancs des grandes universités. En outre, il est responsable d'un petit garçon dont on ignore s'il s'agit de son fils ou d'un frère orphelin. Peu importe, dans la mesure où le principal est de trouver un toit à l'enfant et de quoi le nourrir.

Cette introduction longuette et un poil larmoyante semble destinée à déconnecter '71 de toute portée politique, ce qu'on pourrait lui reprocher si ce n'était pour préparer le terrain à une rigoureuse et imaginative déclina