Sur l'affiche d'Une nouvelle amie, la comédienne Anaïs Demoustier se tient au côté d'une dame de dos, en talons hauts et trench clair, à l'identité faussement mystérieuse. La bande-annonce du film fonctionne avec le même mécanisme volontairement intrigant, tout comme la campagne de presse : elle avertit qu'il y a là une matière surprenante, potentiellement détonnante. François Ozon met en scène le spoiler de son propre film, soit la révélation que cette femme plutôt élégante n'est autre que Romain Duris, acteur pour le moins viril et poilu du torse.
L'effet de surprise que provoque ce travestissement n'a que peu d'impact sur le cinéma français, ces temps-ci plutôt habitué à voir ces messieurs enfiler des bas (lire Libération du 22 octobre ). Mais c'est pour l'héroïne du film, Claire (Anaïs Demoustier), que l'étonnement est de taille.
Shopping. Sa meilleure amie, belle jeune fille faussement innocente et un rien dominatrice (Isild Le Besco), vient de mourir. Par hasard, elle découvre que le mari endeuillé, David (Romain Duris), s'habille en femme, claquemuré dans sa maison bourgeoise. Ensemble, ceux qui ne se connaissaient que par le prisme d'une femme, Laura (délicat clin d'œil à la Gene Tierney d'Otto Preminger), vont en faire apparaître une autre : Virginia, dame au sexe masculin, qui ne vit que grâce au maquillage et aux habits. U