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Ozon, Le bourgeois décalé

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Le cinéaste, bien que héros du cinéma hexagonal à l’étranger, se veut en rupture avec le modèle français.
Francois Ozon lors de la présentation de «Une Nouvelle Amie» au festival du film de San Sebastian, le 20 septembre. (Photo AFP)
publié le 4 novembre 2014 à 17h06

«Je suis femme.» Dans Une nouvelle amie, Virginia envoie ce texto à Claire. La phrase, imprécise, résume le trouble identitaire du personnage incarné par Romain Duris. Elle a l'efficacité et le flou d'un slogan, le film ayant été écrit et sortant dans un contexte pas franchement gender-friendly. François Ozon a failli baptiser son quinzième long métrage ainsi. L'agitation d'Une nouvelle amie ne concerne pas seulement le personnage de Virginia, ni même sa narration. Elle est aussi celle de son auteur, sans doute l'une des figures les plus singulières du cinéma français : en même temps, fils de cette bonne famille et personnalité qui fait tout pour s'en démarquer.

C'est probablement autour de cette question de l'héritage louvoyant entre désir et rejet que se cristallisent les réactions autour du cinéaste de 46 ans, d'une productivité rare : environ un film par an. Et qui cartonne au box-office. Ainsi du raz-de-marée Potiche et ses 2 230 000 entrées, de Dans la maison (1 195 000 entrées) ou de Jeune et Jolie (717 000 entrées). Chaque film de François Ozon s'accompagne d'une bonne réception à l'étranger, principalement en Europe et au Japon.

«Opprobre». C'est justement sous une affiche nippone des Amants criminels, signée Pierre et Gilles, accrochée au mur de ses locaux parisiens, que François Ozon expliquait, la semaine dernière, son rapport au cinéma français, et la mani