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«Xenia» : les guerriers

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publié le 7 novembre 2014 à 19h16

Quatrième long métrage de Panos Koutras, Xenia est un conte de fées, où la princesse se prénomme Dany, 16 ans, d'origine albanaise par sa mère, une jeune folle qui serre dans sa besace tous ses gris-gris : du gel coiffant, son portable et surtout son meilleur ami, Dido, un petit lapin en peluche. Dany est aussi équipé d'un frère guère plus âgé que lui, Odysseas, 18 ans, serveur dans une sandwicherie d'Athènes et parangon de belle virilité. Le pacte qui augmente la fraternité est d'ordre mythologique : retrouver un père autochtone qui, pas du tout accessoirement, leur permettra d'obtenir la nationalité grecque s'il les reconnaît comme ses fils. Retour au réel de la Grèce contemporaine, percluse de xénophobie ? Fin du conte de fées ? Pas vraiment, car ce qui relève du merveilleux dans Xenia, film aussi réaliste qu'enchanté, c'est plutôt une fragrance d'autrefois qui, comme un coup de spray magique, fait surgir Dido en lapin géant et parlant, ou le fantôme bienveillant de la chanteuse italienne Patty Pravo, ce qui reviendrait en France à ressusciter Dalida d'entre les mortes. Les deux sensationnels jeunes acteurs qui interprètent Dany et Odysseas (Kostas Nikouli et Nikos Gelia) font cet effet d'être eux aussi dans leur propre rôle, voire dans le rôle de leur vie : celui de deux jeunes gens considérés comme des étrangers un peu partout - et bien sûr dans la Grèce d'aujourd'hui,