Il serait vain, en un feuillet comme en quinze, de chercher à circonscrire, définir ou surtout situer l'œuvre de James Ferraro, qui a probablement déjà négocié trois ou quatre nouveaux virages serrés après l'achèvement de la musique originale de Mercuriales. Depuis que l'on s'ingénie, sans guère d'espoir d'y parvenir, à suivre les voies nouvelles sans cesse frayées par sa production et ses ramifications théoriques, le New-Yorkais a en effet publié quelques dizaines de disques, «exposé» de la musique d'ascenseur au MoMa, et sans doute plus souvent changé de son que de jeans.
«Chaos». James Ferraro a «fait cinq fois le tour de la question postpostmoderne pendant que les derniers critiques à le prendre encore un peu au sérieux suaient sang et eau pour dégager une logique de ce foutu chaos», écrivait l'an dernier Olivier Lamm du webzine The Drone, avec qui l'on s'accorde pourtant pour voir en James Ferraro «une sorte de génie». Un génie capable (coupable, aussi) d'un disque à l'autre de convoquer à l'état de spectres délavés les gimmicks orduriers de la pop eighties (Night Dolls With Hairspray) ou d'offrir sa modélisation sonique la plus exacte et néanmoins émouvante à l'expérience d'un contemporain mondialo-virtualisé (le très décrié Far Side Virtual).
«James Ferraro est un compositeur prolifique», euphémise sa bio sur le