Menu
Libération
cinema

Mateur de recherche

Article réservé aux abonnés
Descente dans un Los Angeles nocturne et déserté sur les traces d’un Jake Gyllenhaal émacié en paparazzi 2.0, qui façonne la société à coups de scoops trash.
Night Call de Dan Gilroy avec Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Riz Ahmed… (Photo Concorde Filmverleih GmbH )
publié le 25 novembre 2014 à 17h06

A Los Angeles, le climat est ensoleillé toute l’année. Le jour, les nappes de pollution assombrissent le ciel. La nuit, c’est l’inverse : l’obscurité est troublée par des petites loupiotes sournoises et aveuglantes. Ce sont les flashs des caméras qui s’agglutinent aux abords des voitures écrasées, des scènes de meurtre ou de règlements de comptes entre bandes rivales. Au matin, tout ceci inondera les journaux télévisés de la multitude de chaînes locales ou se retrouvera dans «Cops», émission consacrée uniquement aux actions de la police. Qui produit ces images ? Des journalistes, certainement pas, mais des hommes assoiffés par le choc qu’elles provoquent, des types qui, au lieu de se couvrir les yeux face à une scène atroce, plongent leur regard dans l’écran de leur mini-caméra.

Provincial. Lou Bloom (Jake Gyllenhaal) est un loser, arnaqueur minable, qui découvre par hasard ces paparazzi du nouvel âge et les sommes payées par les chaînes (plusieurs centaines de dollars pour les blessés d'un accident, beaucoup plus pour un crime ou une course-poursuite). Night Call suit la lente évolution du jeune homme, au visage émacié et aux yeux globuleux de vampire contemporain. Ses premiers pas sont difficiles dans le métier, les flics l'empêchent mollement de faire son travail, la concurrence est rude entre les chasseurs d'images, les faits divers sont difficiles à trouver. Le Los Angeles que filme Dan Gilroy est un environnement moins host