A 38 ans, Virgil Vernier signe avec Mercuriales son premier vrai long métrage de fiction, après plusieurs documentaires et œuvres courtes remarqués (Commissariat, Pandore, Orléans…). A notre grand désarroi de spectateur de ses films magnétisés par les marges, il ne réside pas dans une extrémité périurbaine, mais un appartement de l'Est parisien à moins de 100 mètres d'une pâtisserie sans gluten. Il nous y a dénoué les fils de l'inspiration de laquelle est né Mercuriales.
Tours jumelles
«J'ai imaginé ce film à partir des tours Mercuriales que je connaissais très bien pour les voir depuis ma chambre d'enfant. Elles sont appelées respectivement la tour du Ponant et la tour du Levant, soit l'Ouest et l'Est. Ce principe bizarre de deux tours jumelles désignant deux points cardinaux, dont les salles de conférences tiennent leurs noms de dieux mythologiques, m'a inspiré l'idée de deux pôles de l'Europe incarnés par des jeunes filles, l'une de l'ouest de la France, l'autre d'Europe de l'Est, qui parcourraient cet endroit leur renvoyant un reflet métaphorique après s'être rencontrées au sommet, ce point de guet très symbolique en surplomb de la ville et pareil à une acropole moderne. Dans ma fascination pour ces tours dont on dirait qu'elles cherchent à disparaître en moirant le ciel et la banlieue alentour, alors qu'on ne voit qu'elles, je me suis dit qu'il faudrait autant en parcourir les sous-sols, ce que l'on n'en distingue jamais et qui soutient tout