Danse Depuis 1989, date de création de sa compagnie, Nacera Belaza creuse le même sillon, celui d'une danse spirituelle, pas très loin de la transe. Focalisant le regard du spectateur sur l'imperceptible et l'intime, elle déploie, notamment en duo avec sa sœur Dalila, une pensée qui recentre le mouvement sur l'être comme étant le lieu de tous les possibles.
Sans aucun effet spectaculaire, encore moins débonnaire, ses pièces exigent de l’interprète comme du spectateur l’acceptation d’un moment de partage dont personne n’a la clef. Souvent qualifiés d’austères, ses travaux ont pourtant des lignes claires, même si le jeu avec l’obscur y est toujours présent. Originaire de Médéa, en Algérie, où elle continue à enseigner la danse, arrivée à l’âge de 5 ans en France, elle est aussi nourrie de littérature par des études de lettres.
Dans les Sentinelles, par exemple, elle renvoyait au roman de Dino Buzzati le Désert des Tartares, où les guetteurs ne verront jamais arriver l'ennemi. Elle guette elle aussi le moindre souffle qui fait se déplacer l'individu.
Dans son quatuor la Traversée, créé à la dernière Biennale de Lyon, elle chorégraphie quatre électrons libres comme aimantés les uns aux autres, tournant sur un cercle.
Dans la pénombre, sur une musique enveloppante, répétitive mais discrète, les danseurs font en direct l’expérience d’une danse collective à partir de ce tremblement intérieur à tous qui se met en branle comme dans les danses t