C’est une banlieue triste du sud-ouest de Rome, dans un paysage de voies rapides et de terrains vagues. A côté d’un centre commercial où grouille une foule venue acheter des fringues de luxe dégriffées, s’étend un parking de 2 000 places, un peu désert ce jour d’octobre. Au fond, sur un bâtiment bas, est inscrit en lettres noires : Cinecittà World. La structure est la réplique exacte, mais neuve, du portique d’entrée de Cinecittà, à une vingtaine de kilomètres, Via Tuscolana, là où Mussolini avait inauguré en 1937 les studios de cinéma qui dopèrent la propagande fasciste, accueillirent d’innombrables tournages dans les années 50 et 60, et donnèrent à Rome son surnom de «Hollywood-sur-Tibre».
Le 24 juillet a ouvert ce parc d'attraction de plusieurs dizaines d'hectares, ici à Castel Romano, à 25 kilomètres du centre, dans cette zone connue pour ses solderies qui attirent 4 millions de personnes par an, dont beaucoup de touristes chinois et russes. A l'inauguration, la presse italienne s'emballait pour le lieu, louait la proposition inspirée du patrimoine du pays autrefois flamboyant et aujourd'hui désinvesti (un autre ravage du berlusconisme). Cinecittà World, construit sur le modèle des parcs d'attraction puisant leur inspiration du cinéma et disséminés partout dans le monde (lire ci-contre), compte accueillir 1,5 million de visiteurs par an. Aux manettes de cet investissement de 250 millions d'euros, un holding, Italian Entertainment Group (IEG), dont l'actionnariat