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Cinéma

2014, le bilan est dans les détails

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Scarlett, Panache, Pirate Bay… à l’heure des comptes, retour sur quelques éléments minuscules mais néanmoins saillants d’une riche année cinéphile.
Scarlett Johansson dans «Under the Skin». (Photo Seventh Kingdom)
publié le 16 décembre 2014 à 17h26

A l'heure des listes et des comptes, l'année cinéma 2014 s'égrène pour nous en quelques films rémanents : les Bruits de Recife de Kleber Mendonça Filho, les Chiens errants de Tsai Ming Liang, Le vent se lève de Hayao Miyazaki, Under the Skin de Jonathan Glazer, les Trois Sœurs du Yunnan de Wang Bing, Bird People de Pascale Ferran, Bande de filles de Céline Sciamma, Eden de Mia Hansen-Løve ou encore Mercuriales de Virgil Vernier… Liste non exhaustive mais qui, dans son ensemble, nous renseigne sur l'état de la distribution et de l'exploitation en France. L'année écoulée aura été marquée par un évident durcissement des conditions de vie des films les plus inventifs, radicaux, desservis par la logique commerciale du divertissement à la chaîne. Le maillage «art et essai» dont la France s'enorgueillit est submergé par l'affolante rotation des sorties, la logique inflationniste détruisant le temps d'exposition des œuvres au nom d'une offre pluraliste. Laquelle devient peu à peu de pure façade, dès lors que la dynamique de concentration repousse aux marges l'essentiel des petites sorties qui ne sont plus visibles parfois que dans quelques lucarnes horaires quotidiennes qui ressemblent à un aménagement de chambrette dans la cave pour une vieille cousine radoteuse. C'est un problème.

2014 aura aussi été marqué par l'arrivée de Netflix en France, un net fléchissement (-20% sur les neuf premiers mois de l'a