Revoilà celle qui a fait le mur de la Muraille de Chine. Gong Li. Passeport singapourien depuis six ans, nationalité qu’elle a choisi de garder, après ses épousailles, en 1996, avec un homme d’affaires d’origine singapourienne, dont elle est divorcée. Gong Li. Il y a ce qu’elle fut. Et ce qu’elle fut, participe de ce qu’elle est.
Soi-disant, elle ne parle pas l’anglais, c’est faux. Elle préfère répondre en mandarin. Avec la traductrice, on sera trois. On lui tend une main congelée, elle enveloppe les siennes autour des vôtres pour les réchauffer. Trouve le radiateur électrique, pousse la molette au maxi et vous commande un thé. Elle ne porte ni parfum ni jamais sur les ongles de vernis rouge. Il lui arrive de cuisiner des soupes pour tous sur un tournage, de se remaquiller seule, sans tralala.
Elle est très skinny, jean brut, cachemire vert de gris, une étole à monogrammes qu'elle triture en répondant aux questions, des bottes à talons, les cheveux en chignon. Ses diams, elle les enfile comme les commandeurs, à l'index. Elle affectionne les tonalités minérales, décrit son caractère ainsi : «Ma timidité est blanche. L'amour pacifié est donc vert pâle. Mes colères toujours noires.»
Gong Li, c'est avant tout l'héroïne d'un continent, version grand écran, l'incarnation de la ténacité, l'exacte opposée des destins sages de femme porcelaine. «Je ne pense pas que les dirigeants chinois aient la moindre reconnaissance pour le côté powerfull de la femme chinoise qu