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Libération
Critique

Miyamoto Musashi, l’ascète samouraï

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publié le 19 décembre 2014 à 18h26

Saga Dans le Japon du XVIIe siècle, un soldat d'une armée vaincue, excellent sabreur, devient un mauvais garçon. Il provoque et multiplie les duels, qu'il gagne. Jusqu'au jour où un moine le suspend entre ciel et terre, à la branche d'un arbre, pour le ramener à la raison. Peine perdue. Le moine l'enferme alors dans une pièce obscure aux murs tachés du sang de ses ancêtres, qui contient des fantômes et des livres. 970 jours plus tard, l'homme en sort la conscience éclairée, et choisit pour chemin la Voie du sabre. Il change aussi de nom, et devient Miyamoto Musashi, soit le plus célèbre rônin japonais, d'Artagnan nippon dont la vie et le parcours initiatique sont ici déclinés dans une série de six films réalisés entre 1962 et 1971 par Tomu Uchida. La saga est inspirée d'un roman-feuilleton publié dans les années 30 par Eiji Yoshikawa, œuvre fictionnée si populaire qu'elle tient lieu de biographie officielle du bretteur qui a, seul, anéanti une célèbre école d'escrime de Kyoto (60 contre un) et inventa le combat à deux lames. Attention, jargon : même si elle se rattache à la catégorie film historique japonais (jidai-geki) versé dans les combats de sabre (chanbara), cette épopée ne peut être considérée comme une pure œuvre d'action. Lente et contemplative, elle est davantage tournée vers l'enseignement et l'aventure intérieure, la découpe des fleurs et les scènes nocturnes, à l'image des films du New-Yorkais Monte Hellman, réalisés à la même périod