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Critique

«Exodus», péplum pudding

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Quatorze ans après «Gladiator», le Britannique Ridley Scott revient au genre dans une version de l’épopée mosaïque, entre clichés guerriers et scènes grotesques.
(20th Century Fox)
publié le 23 décembre 2014 à 17h06

La filmographie de Ridley Scott est une incongruité, une entité paradoxale : à la fois diverse, l’Anglais ayant alterné les genres ou les sujets avec une volatilité rare, d’Alien à Mensonges d’Etat en passant par 1492, mais enrobée d’une même volonté, celle de s’affirmer comme l’un des démiurges de Hollywood, aux côtés des Spielberg et Cameron.

Frère de lait. A ce titre, le péplum est l'exercice le mieux adapté pour lui, le cinéma américain ayant, depuis les années 50, trouvé dans l'Antiquité un miroir de ses propres flamboyances et décadences. Quatorze ans après le retentissant Gladiator, Exodus : Gods and Kings est le signe idéal des velléités de Scott de s'incarner en John Huston actuel. Le film est tout bonnement et très modestement l'adaptation d'un best-seller mondial : l'Ancien Testament et plus particulièrement la vie de Moïse. Dans le rôle-titre, Batman, plus connu sous le nom de Christian Bale.

L’avantage, dans une adaptation de la Bible, c’est que l’on peut s’endormir devant sans aucun complexe, se réveiller et comprendre l’histoire puisqu’on la connaît déjà. Et c’est vrai que l’on somnole pas mal devant les deux heures trente-et-une minutes de cette fresque qui suit donc, rappelons-le pour les exclus de toute éducation religieuse, le parcours d’un petit garçon hébreu abandonné par sa famille dans un panier dérivant sur le Nil, adopté par la famille pharaonique. La tradition veut qu’il ait été élevé comme le