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Libération

La couleur de peau, plaie de Ridley Scott

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Le cinéaste se voit reprocher de n’avoir offert aux acteurs Noirs que des rôles de méchants.
publié le 23 décembre 2014 à 17h06

Exodus : Gods and Kings est sorti le 12 décembre aux Etats-Unis. Mais une polémique s'est glissée dans l'artillerie marketing du film : de nombreux internautes critiquent le choix d'acteurs très blancs pour camper des rôles de personnages hébreux ou égyptiens. Dans une tribune sur le site Medium.com, le journaliste David Dennis Jr. écrit : «Scott est l'une de ces personnes apparemment obsédées par la véracité historique, mais qui s'en fiche suffisamment pour choisir des Blancs pour jouer Moïse ou une reine égyptienne, et qui remplit son film de serviteurs et de voleurs noirs.» Ont circulé sur les réseaux sociaux des captures d'écran de la fiche IMDb du film (sorte de générique illustré) où l'on voit effectivement que tous les seconds rôles les plus sanguinaires (et le film n'en manque pas) sont habités par des comédiens de couleur.

La polémique a circulé sur Twitter. Un internaute a posté des images d’acteurs afro-américains, jugeant que Christian Bale dans le rôle de Moïse était aussi incongru que Will Smith dans celui d’Abraham Lincoln. Aussi louables puissent être les intentions de ces commentateurs, on peut voir là une énième répétition de la conception du cinéma comme vérité et non comme une expression artistique libre. Après tout, l’art européen a bien dépeint pendant des siècles Jésus de Nazareth (dont nous fêtons l’anniver