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Libération
Critique

«La Famille Bélier» défonce moyen

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Langue des Signes. Servi par de bons acteurs, un «feel good movie» qui transpire le conformisme festif.
L'équipe du film le 9 décembre 2014 à Paris. (Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 23 décembre 2014 à 18h06

Soyons honnêtes : la Famille Bélier, d'Eric Lartigau, est un film plutôt agréable. Parfait pour ce Libé anticrise. Il se termine bien (ce qui ne peut pas faire de mal par les temps qui courent), certaines de ses répliques resteront cultes, et on en ressort la larme à l'œil en fredonnant joyeusement une vieille rengaine de Michel Sardou. Il y a pire en cette période de fêtes obligées. C'est là, justement, qu'on n'est pas à l'aise. On prendrait sans doute plus de plaisir à savourer l'histoire de cette jeune fille à la voix d'or née dans une famille de sourds-muets si, à chaque seconde de la projection, on n'avait la détestable impression que tout a été minutieusement pensé et rédigé pour cartonner dans les salles à la veille de Noël. Tout y est : des handicapés, qui ont déjà fait le succès d'Intouchables, à l'histoire d'amour adolescente, en passant par la famille fusionnelle, la campagne profonde, l'élu local un peu borderline et la variété française à l'honneur. C'est ce que l'on appelle outre-Atlantique un «feel good movie», un genre que l'on voit fleurir en salle à chaque veille de Noël - une pensée émue, à cette évocation, pour The Holiday, de Nancy Meyers (2006) avec Kate Winslet, Cameron Diaz et Jude Law, parfaite bluette pour un réveillon solitaire au fond de son lit, même à la quinzième vision.

Matraquage. Dans le cas de la Famille Bélier, la recette a l'air de marcher. Grâce à un plan c