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Libération
Censure

Ridley Scott privé de Maroc et d’Egypte

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«Exodus» est accusé de représenter Dieu par les uns et taxé de «sionisme» par les autres.
Cette déprogramation, intervenue mercredi lors de la sortie en salle, n'a d'abord pas été motivée officiellement. (Photo Twentieth Century Fox)
publié le 28 décembre 2014 à 18h26

La fresque biblique de Ridley Scott Exodus : Gods and Kings, sur la fuite hors d'Egypte de Moïse (lire Libération des 24-25 décembre), a été déprogrammée des salles de cinéma du Maroc. Le film contient en effet, selon ses censeurs, une scène de «représentation de Dieu» matérialisée par un «enfant qui donne la révélation au prophète Moïse».

Cette déprogrammation, intervenue mercredi lors de la sortie en salle, n'a d'abord pas été motivée officiellement. Exodus avait reçu le «visa d'exploitation» du Centre cinématographique marocain (CCM) avant que les exploitants ne reçoivent, selon le site d'info économique marocain Medias24, un ordre «oral» pour le «déprogrammer», accompagné de menaces de fermeture. Certains Marocains, tel Ahmed Benchemsi, rédacteur en chef du site Freearabs, interviewé par RFI, voient dans cette censure un cadeau inutile fait aux islamistes : «Il y a un imbécile […] qui se dit que ça pourrait poser problème aux plus fanatiques qui prend peur […]. Et […] vous avez une horde de couards derrière qui n'osent pas faire le contraire, de peur d'être considérés comme moins musulmans.»

«Je respecte la décision de la commission de contrôle du CCM», a déclaré à l'AFP la distributrice du film et exploitante d'un cinéma à Marrakech, Mounia Laya