Menu
Libération
Cinéma

«A Most Violent Year», ascension au départ

Article réservé aux abonnés
Dans son troisième long métrage, J.C. Chandor précipite un Rastignac bourré de principes dans les méandres de l’argent et du pouvoir.
Jessica Chastain et Oscar Isaac dans «A Most Violent Year». (Photo StudioCanal )
publié le 30 décembre 2014 à 18h26

Décidément, J.C. Chandor a un petit faible pour les naufrages. Son premier long métrage, Margin Call, en 2011, autopsiait les entrailles nécrosées d'une puissante banque d'affaires de New York, la nuit de panique durant laquelle elle rendait son dernier souffle, précipitant la haute finance dans une crise dont le reste du monde n'a pas fini de payer les conséquences. Dans la foulée, il réalisait All Is Lost, film quasi muet où Redford, en capitaine très abandonné, tente de survivre tandis que son joli voilier s'enfonce inexorablement dans l'océan.

Son troisième long métrage, A Most Violent Year, précipite l'action au début des années 80, alors que l'Amérique refuse encore de voir les symptômes de sa propre décadence et que chacun s'évertue à poursuivre obstinément le mirage d'un avenir opulent, quels que soient les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Or New York en ces années-là a des allures de décharge à ciel ouvert, régie par la corruption et une criminalité qui connaît, tous délits confondus, des altitudes inégalées. Une fois ce décor posé, le premier sentiment qui vient à l'esprit d'un spectateur un brin rompu aux codes du genre consiste à se préparer au spectacle mille fois mis en scène de l'ascension d'un personnage dans cette jungle hostile, répandant généreusement sur son passage coups de poings ou de flingues à quiconque s'