Fils de l’icône rock anglaise Ian Dury, il s’est inventé après la mort de son père un destin de songwriter et crooner pop raffiné. Son quatrième album, paru fin 2014, s’intitule It’s a Pleasure. Il jouera le 25 février à l’Olympia, prélude d’une quinzaine de concerts en France.
La première image ?
Probablement une des peintures de ma mère.
Dernier film vu ? Avec qui ? C’était comment ?
L'autre jour, j'ai regardé Selma [un film d'Ava DuVernay consacré au combat de Martin Luther King, en salles le 11 mars, ndlr] en DVD dans l'Eurostar. C'était assez incroyable à plusieurs titres, et je n'ai pas compris pourquoi ce point de vue n'était pas partagé par les Bafta, les oscars, etc. Je trouve que c'est superbement écrit et interprété par David Olyelowo. Et par-delà le style, ce film trouve une manière puissamment divertissante de vous faire comprendre les sentiments derrière la lutte de ces gens et ce qu'ils ont dû affronter, il n'y a vraiment pas si longtemps…
Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?
J’ai eu des parents doucement bohèmes, qui ne censuraient pas vraiment ma consommation de films mais l’ont peut-être orientée. Mon père était une encyclopédie cinéphile, si bien que lorsque j’étais enfant, nous regardions et découvrions toutes sortes de films en famille.
Qu’est ce qui vous fait détourner les yeux de l’écran ?
Tout ce qui a à voir avec la mort d’enfants, à moins que ce ne soit pour relater fidèlement une situation réelle, je pense que c’est une chose qu’il n’est absolument pas nécessaire de montrer.
Un rêve qui pourrait être un début de scénario ?
Je fais ce genre de rêves qui donneraient des films dont j’aurais horreur. Du n’importe-quoi mystique.
Le monstre de cinéma dont vous vous sentez le plus proche ?
Ray Winstone dans son premier rôle majeur, dans un film d'Alan Parker intitulé Scum.
Le film ou la scène qui a interrompu un flirt avec votre voisin(e) ?
Je n’ai jamais vraiment considéré que c’était l’endroit pour ça.
Que faites vous pendant les bandes annonces ?
Des mails, des SMS, des recherches internet… Avant, mais aussi pendant le film.
Dans la salle, une place favorite ? Un rituel ?
J’ai besoin de me trouver loin des gens et de leur bruit. J’y suis profondément sensible, ce qui peut paraître surprenant au regard de la famille dont je suis issu et de la quantité de tapage inconsidéré qu’elle a pu faire subir à d’autres.
Pour ou contre la 3D ?
Je ne suis pas contre mais convaincu de son inutilité. Elle tend à distraire certains grands cinéastes qui ont eu le tort de croire en elle. Et elle peut atténuer l’impact de films potentiellement bien écrits ou réalisés.
La séquence qui vous a empêché de dormir (ou de manger)…
Boris Karloff jouant une momie dans un film probablement intitulé la Momie, quand j'avais 8 ans.
Le gag ultime ?
La totalité de la prestation de Jack Lemmon dans Certains l'aiment chaud, de Billy Wilder.
Le cinéaste dont vous n’oserez jamais dire du mal?
La critique est essentielle pour tous, sans exception donc. La fabrication d’un film repose sur trop de contingences pour que les grands cinéastes parviennent à chaque fois à la grandeur. Bien sûr, certains y parviennent mieux que d’autres, mais il existe aussi de grands cinéastes qui appliquent toujours la même méthode accordée à leurs conviction ou leurs vies, qui finit par devenir une formule. Et celle-ci peut se répandre avec le temps. Comme les musiciens, les réalisateurs ont des saisons meilleures que d’autres.
Le cinéma disparaît à tout jamais. Une épitaphe…
Le dernier grand réconfort fait art.
La dernière image ?
Jack Lemmon en bateau avec son prétendant dans Certains l'aiment chaud.