On les voit bomber le torse à faire péter tous les boutons du smoking tandis qu’ils montent les marches dans le crépuscule. Ils ne trompent personne, surtout pas nous, vieille noblesse autrichienne vérolée. Les équipes de films ont le moral au fond de la chaussette pailletée avant même de révéler leur beau bébé au parterre d’invités trop contents d’être là. En cause, les habituels casseurs d’ambiance, distributeurs d’étoiles intempestives et joueurs de fifrelin critique qui se piquent d’avoir un avis à faire connaître sur les réseaux sociaux dès l’évacuation au Baygon vert de la projection de presse du matin.
Les doux mots de «bouse», «croûte» ou «remugle» étant prononcés, on voit désormais les producteurs-distributeurs-exportateurs en films et leurs stagiaires sortir du bois numérique tronçonneuse à la main, écume fumante aux babines et casquette d'agent de service après-vente, venir faire la police du Net à coups de «Etes-vous membre du Parti communiste soviétique ?» (on cherche le rapport) ou de «Qu'auriez-vous pensé de tel autre film qui n'a aucun rapport à sa sortie en 1973 !» De quoi fouetter l'ardeur anti-turfiste-fucking du feel-good-sélectionneur Frémaux, dont on nous souffle qu'il envisagerait de prendre le phénomène à bras-le-corps en transbahutant virilement toutes les projections de presse à la date de sortie du film en coffret collector DVD, soit un an après le Festival. Et à downtown Châteaulin, dans le Finistère.