Kim, un salaryman sud-coréen, rentre chez lui après sa journée de travail. Calmement, alors que sa famille va passer à table, il saisit un marteau et assassine son épouse, son fils handicapé et sa mère. Office, premier film de Hong Won-chan, coscénariste du thriller The Chaser sorti en 2008, suit l'enquête de police. Dans les bureaux de l'entreprise qui employait Kim, les flics interrogent ses collègues, patrons ou stagiaires au sujet du meurtrier en cavale. Tous répondent anxieusement, comme si quelque chose se tramait.
Ce qui démarre comme un film psychologique, centré autour du mystère d’un homme prêt à massacrer sa famille, prend une autre tournure. Hong Won-chan enferme son film dans l’espace clos du bureau, filmant entre les cloisons légères séparant les employés, qui ne font que se surveiller les uns les autres. Les lieux, d’une banalité clinique, se parfument d’angoisse quand les collègues de Kim croient le voir, sous leur bureau, dans le parking ou les toilettes. Le meurtrier veut se venger de ses collègues, et on ne sait pas pourquoi.
On apprendra qu'il a été licencié le jour même de son crime et Hong Won-chan apporte à son thriller une touche sociale sur la dureté de la vie en entreprise en Corée du Sud. Mais du suspense, il n'y a pas. Et le postulat de départ, classique mais malin, où un homme humilié se mue en Terminator, est gâché par une réalisation pesante. Les mises à mort manquent d'acrobatie, la violence est paradoxalement contenue, et il n'y a rien du survival mode que la topographie de ce bureau promettait.