Etiquetée «pire équipe de foot au monde», la sélection des Samoa américaines est à l'origine d'une des plus calamiteuses défaites de l'histoire du sport, lors d'un match qui l'opposa à l'Australie (31-0) en 2001. Suivi par la caméra des Anglais Mike Brett et Steve Jamison, ce groupuscule sous-entraîné d'un archipel d'Océanie augurait d'un exercice d'exotisme sportif ou du moins matière à un savoureux mockumentaire. Les joueurs d'Une équipe de rêve cumulent les casseroles : bras cassés, amateurs bedonnants qui, à force d'obstination, triompheront de l'adversité grâce à l'apport de joueurs non-insulaires et d'un coach vitupérant dépêché par la fédération de foot américaine. En effet (spoiler !), l'équipe se hissa jusqu'aux préqualifications à la Coupe du monde 2014, où elle remporta son premier match (2-1) contre les îles Tonga… avant de céder plus tard face aux Samoa occidentales. Hormis une satisfaction palpable à voir ces outsiders se relever péniblement (un effet bien rodé, de Rasta Rockett au Full Monty), cette success story agrémentée d'interviews de losers savourant leurs meilleurs moments pâtit d'un formatage totalement dans les clous. Seule curiosité, l'équipe abrite l'unique joueuse professionnelle transgenre - déclarée comme telle - au monde, Jayah Selua, «fa'afafine», née garçon mais élevée comme une fille dans le cadre d'une culture polynésienne tolérante de ce troisième genre.
Critique
«Une équipe de rêve», si près du but
publié le 9 juin 2015 à 19h06
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