Warner fomentait depuis des années l'exhumation d'une vieille série d'espionnage des années 60, The Man From U.N.C.L.E, mettant en scène l'Américain Napoleon et le Russe Illya, deux espions en pleine guerre froide. C'est chose faite avec ce prequel rutilant remontant aux origines de la série et imaginant la rencontre des deux héros comme chien et chat, contraints de travailler main dans la main au service du réseau U.N.C.L.E (United Network Command for Law and Enforcement) afin de débusquer d'infâmes aristocrates italiens trafiquant une arme nucléaire. Un temps en lice pour les rôles, Tom Cruise et George Clooney se sont tous deux désistés, suivis, après un «désaccord» avec le studio, par Steven Soderbergh, qui aurait pu en faire un objet délicieusement plus retors que le cinéaste britannique Guy Ritchie, qui se démène ici avec le doigté et la surchauffe de moyens qui le caractérisent depuis Snatch.
Moins réussie que Spy, qui la précédait cet été, cette comédie d'espionnage a provoqué, malgré l'étonnante apparition d'un Hugh Grant rabougri, des bâillements chez certains de nos confrères outre-Manche, horrifiés par le charisme de moule des deux éphèbes. D'autant que le sex-appeal constitue l'unique argument de vente de cette franchise rebootée, obnubilée par la plastique (certes avantageuse) de ses trois interprètes. A savoir la star scandinave en puissance Alicia Vikander, l'ex-Superman Henry Cavill en Napoleon Solo (indécrottable cabotin imaginé par Ian Fleming) et le colosse wasp Armie Hammer, vu dans The Social Network, reflets dans lequel le film se mire complaisamment.
«Agents très spéciaux : code Uncle» de Guy Ritchie avec Alicia Vikander, Henry Cavill, Armie Hammer… 1h57.