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Libération

Vincent Lacoste

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Publié le 05/01/2016 à 19h21

Vincent Lacoste

Son partenaire dans «Astérix & Obélix : au service de Sa Majesté» (2012) et «Saint-Amour» (2016)

«C’est très déroutant de se trouver face à lui sur un plateau, du fait qu’il peut paraître, je dis bien paraître, très peu concerné par ce qui se passe. Entre les prises, il est tout le temps soit au téléphone, soit à raconter des trucs qui n’ont rien à voir, voire en train de se faire offrir des poulets par des types du coin - des choses délirantes dans ce genre, à vrai dire tu ne sais jamais vraiment ce qu’il fait… Sauf qu’au moment où il entend "action !" il dit : "Ah, merde !" il raccroche son portable en catastrophe, il parvient à se concentrer en une demi-seconde, et, derrière, il est aussitôt extrêmement bon. Quand tu joues avec lui il faut bien s’adapter à ça, comprendre que sa méthode de concentration consiste précisément à faire autre chose, à blaguer jusqu’à l’ultime seconde. En tant que partenaire, on ne peut donc pas vraiment penser ou ruminer ce que l’on s’apprête à jouer. Et l’on peut s’en trouver déstabilisé, ou alors se laisser communiquer sa force très joyeuse à dédramatiser ce que l’on est en train de faire. D’autant qu’au fond je pense qu’il fait semblant d’être à tout autre chose. Il regarde vraiment les gens, t’analyse et te saisit en deux secondes, avec une acuité folle. Comme un mage, ou un très grand connaisseur de l’âme humaine, à ceci près de très frappant qu’il a encore un regard de gosse.»