Menu
Libération
Critique

Vite vu

publié le 5 janvier 2016 à 19h06

«Janis» d’Amy J. Berg

Ambitionnant d'explorer «davantage que la magie torturée de la musique de Janis Joplin, sa profondeur, sa douleur et sa souffrance», ce docu retrace l'inexorable tragédie de la rockstar des 60's, autodétruite à 27 ans et, par la même occasion, membre de ce fameux club maudit des artistes (Brian Jones, Jim Morrison, Jimi Hendrix…) crucifiés sur ce cap manifestement critique pour la corporation. Documentariste chevronnée (cf., en 2006, le saisissant Délivrez-nous du mal, sur les abus sexuels au sein de l'église catholique), Amy Berg rend ici une copie appliquée, garnie comme il se doit d'images live et de témoignages décortiquant la saga d'une femme entière, incapable de surmonter ses démons, à rapprocher bien sûr de la non moins funeste destinée d'Amy Winehouse (voir Amy sorti l'an dernier). G.R.

«Les Nouveaux Loups du Web» de Cullen Hoback

«Vous pensez que le droit à la vie privée est mort ?» demande le réalisateur américain Cullen Hoback au patron de Facebook, Mark Zuckerberg, surpris à la sortie de chez lui. L'état de la vie privée en ligne, entre accumulation de données par les géants du Net et extension de la surveillance après le Patriot Act, c'est le propos de ce documentaire - terminé juste avant les révélations d'Edward Snowden, qui apparaît dans le générique de fin. Pas anachronique pour autant, il s'attaque à cette (vaste) question du «partenariat public-privé» de la surveillance de masse en convoquant une trentaine d'intervenants. C'est pédago et grand public, sans surprise sur la forme et aussi, finalement, un peu fourre-tout (qui trop embrasse…). La démonstration a en tout cas le mérite de rappeler au spectateur ce que signifient les «conditions d'utilisation» qu'il signe à tour de bras sans les avoir lues. Am.G.

«La Fille du patron» d’Olivier Lousteau

Le premier long métrage d'Olivier Lousteau, qui a tout donné (écriture, mise en scène, interprétation), est une romance bénigne dans laquelle un chef d'atelier tout en pilosité viriloïde plaque bobonne pour une jeunette émancipée. En toile de fond, une peinture bienveillante du monde ouvrier et de la fraternité sportive (rugby) fait la jointure. G.R.