C'est ballot. A la 12e minute de ce docu sur l'influence du X sur la culture mainstream apparaît Stoya, «icône du porno actuel qui fait voler en éclats tous les stéréotypes négatifs», selon une journaliste américaine. On passe ensuite à son ex, James Deen, «l'étalon qui a bouleversé les codes» et qui «incarne une nouvelle forme de porno». Sauf qu'en décembre, l'actrice a accusé sur les réseaux sociaux son ancien partenaire de l'avoir violée. D'autres performeuses ont alors vilipendé le beau garçon, passé en quelques jours de gendre idéal à prédateur sexuel. La belle histoire vendue par l'industrie du X et les médias a volé en éclats. Problème : aucune évocation de cette affaire dans Pop Porn, bouclé avant, alors que ce milieu avait rarement connu un tel scandale. «Que [les viols] soi[en]t avéré[s] ou pas, Stoya est l'incarnation d'un nouveau porno, arty, et elle le reste», explique le réalisateur Olivier Lemaire. Bizarre. Comme si une chaîne programmait une enquête sur une équipe cycliste symbole d'un sport plus propre, que sa principale vedette se faisait attraper pour dopage, mais que le film passait sans modifications. L'impression, tenace, que, parce qu'on parle de sexe, on est dans la gaudriole. Et que donc, dans le fond, ce n'est pas si grave. Dommage.
Critique
Porno, le scandale oublié
Publié le 12/01/2016 à 17h31
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