L’Homme qui répare les femmes
de Thierry Michel et Colette Braeckman (1 h 52)
Denis Mukwege a 60 ans et, depuis les années 90, ce médecin soigne les femmes de l'est du Congo victimes de viols collectifs. Le documentaire, qui ne laisse pas indemne tant il est passionnant, montre l'étendue du travail du militant. On y entrevoit aussi ce qui se cache sous l'appellation de violences sexuelles : mutilations, douleurs, cruauté, déchirures. Le film a failli être interdit au Congo, preuve que le docteur Mukwege dérange et que la conscience des crimes commis pendants les conflits n'est pas pleine. C.Gh.
Beira-Mar
de Filipe Matzembacher et Marcio Reolon (1 h 23)
Au cinéma, la plupart des ados se coltinent en 2016 peu ou prou la même vie : se cherchant une place où loger leur trop-plein de désirs contenus, jouant aux mêmes jeux ambigus et égrillards, dansant sur les mêmes rythmes synthétiques pour tromper l'ennui, habitant des premiers films d'auteur très semblables dans leur apprêt naïf. Tel ce coup d'essai d'un duo brésilien, qui filme l'amitié amoureuse de deux garçons aux traits encore tendres, entre afféteries floues et métaphores pas minces, sans jamais parvenir à prendre à revers le sentiment las du déjà-vu. J.G
La Chambre d’en face
de Michael Noer (1 h 31)
Remarqué en 2013 grâce à un thriller social, Northwest, le cinéaste danois change de registre pour dresser le portrait d'une femme âgée, emmurée volontaire dans la compagnie de son mari légumifié. Installée avec lui dans un institut, elle y réapprivoise quelques appétits éteints. Des scènes frappent par la cruauté mate de leur dramaturgie (l'anniversaire du vieil homme orchestré comme s'il était pleinement présent aux autres, la prise de conscience par Lily qu'elle aussi est malade), mais l'essentiel du film n'en barbote pas moins dans un académisme embué d'émois tièdes. J.G.