Conte de fée moderne, l’Histoire du géant timide est celle d’un bagagiste quadragénaire de l’aéroport de Reykjavik vivant encore chez ses parents. Obèse débonnaire, fréquemment brutalisé par ses collègues, Fúsi pâtit d’une timidité invalidante avec le sexe opposé qui le pousse à se réfugier dans un divertissement régressif (à savoir la confection de maquettes de la Seconde Guerre mondiale et la conduite de petites voitures téléguidées). Lors d’un cours de danse country auquel l’ont inscrit ses parents, inquiets pour son bien-être, il s’entiche de Sjöfn, une éboueuse dépressive qui va s’épanouir au contact de son mutisme affable. Le cinéaste islandais Dagur Kari avait connu un succès d’estime au début des années 2000 avec son premier film, Noi Albinoi, sur un adolescent singulier retiré au fond d’un fjord. Le regard bienveillant que porte le film sur cet ours effarouché ne suffit pas à extirper ce portrait pataud du tout-venant de la comédie indé scandinave et désenchantée, corpus de signes figés qui constitue son produit d’appel. Avec sa petite musique un peu insipide et la fausse candeur suggérée par son titre, cet apprentissage amoureux s’embarasse, en voulant plaire à tout prix, de trop de conventions.
Timidité
Clichés à pas de «Géant»
publié le 23 février 2016 à 17h41
Dans la même rubrique