Rediffusion de la chronique de Bruno Dumont de ce petit village côtier de la région boulonnaise, proie du mal depuis la découverte d’un corps décapité dans le ventre d’une vache, elle-même précipitée au fond d’un blockhaus inaccessible. Lancés sur l’enquête, deux flics pathétiquement nuls ne peuvent empêcher la prolifération des crimes absurdes et mystérieux.
Ce qu'en a pensé Libé à sa sortie : P'tit Quinquin est une série inclassable. Intervenant à son tour dans la sphère surbuzzée de la série télé, Bruno Dumont ne s'est senti aucune obligation compétitive. Il n'a pas cherché à réaliser le The Wire calaisien, ni même à se mesurer au lexique de la série américaine globalisée. Les plus nettes correspondances seraient plutôt du côté de la férocité britannique du type Father Ted, avec quelques concessions à l'influence Twin Peaks pour le goût de l'incongruité et tout de même un fond de sauce ironique bien français. En ressort un polar de l'absurde qui atteint des sommets burlesques, surtout dans ses deux premiers épisodes, peut-être mieux rythmés. Le duo de flics donne lieu à un numéro hilarant : le vieux commandant de gendarmerie surnommé Brouillard, à peine maître de son corps et l'esprit insaisissable, a suscité les plus beaux rires entendus jusqu'ici.