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Libération
Critique

Documentaire à la recherche du temps dickien

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Publié le 01/03/2016 à 18h51

On dispose de peu d'images de Philip K. Dick vivant et le documentaire réalisé par Yann Coquart, coécrit par Ariel Kyrou (auteur d'ABC-Dick : nous vivons dans les mots d'un écrivain de science-fiction, Inculte, 2009), exploite notamment celles de l'écrivain agoraphobe à la convention de SF de Metz en 1977, alors qu'il était en pleine phase d'exaltation mystique. Si les auteurs ont eu accès à des documents sonores inédits, ils ont travaillé avec des images d'archives qui permettent de reconstituer une époque et de la confronter au présent, avec le risque d'induire parfois la confusion.

Des témoignages inédits, filmés de manière identique, ceux de sa veuve Tessa Dick, de son intrigant psychothérapeuthe Barry Spatz, de son biographe Gergg Rickman et de l'écrivain de SF David Brin redonnent du corps à ce visionnaire de génie, auteur d'une cinquantaine de romans et de 200 nouvelles. Ils reviennent sur les obsessions de Dick et sur les éléments déterminants de sa vie comme la mort de sa sœur, sa consommation de stupéfiants, sa paranoïa. Le tout cultive une atmosphère schizophrène, suscitée par une composition qui balance entre la véracité des témoins vivants et le caractère immersif des images. Un autre docu, Adickted, de Thomas Cazals (2002), avait retracé la vie et l'œuvre de l'écrivain américain davantage avec des «exégètes» français, Emmanuel Carrère, Maurice G. Dantec et aussi David Cronenberg.