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Libération
Critique

Réalité virtuelle «I, Philip», c’est vous l’androïde

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Publié le 01/03/2016 à 18h51

Avec I, Philip, Arte a lancé début janvier la première fiction française en réalité virtuelle et en relief. Ce court métrage de 14 minutes est disponible gratuitement sur l'appli 360 et sur son site Arte Creative. En 2005, le jeune ingénieur David Hanson a conçu le premier buste robotique entièrement fonctionnel inspiré de l'écrivain Philip K. Dick. Le spectateur se retrouve à voir à travers les yeux de Phil. L'invention est présentée à un amphithéâtre d'étudiants. «Ses réponses sont-elles programmées ?» interroge l'un d'eux. «C'est un mélange de data et métadata provenant d'Internet, alimenté par des algorithmes et quelques codes écrits», répond son concepteur. Mais l'esprit de paranoïa et d'indépendance de Philip K. Dick souffle à l'intérieur du robot. «Quand aurai-je un libre arbitre ?» revendique-t-il…

La chaîne a investi entre 100 000 et 150 000 euros dans ce projet de réalité virtuelle, secteur en pleine explosion. Ce genre de vidéo panoramique permet de voir les scènes tout autour de soi en bougeant son smartphone grâce à la gyroscopie. L’appli offre par ailleurs l’option de visionnage pour masque de réalité virtuelle avec un son spatialisé pour une immersion complète. Canal + va, à son tour, lancer en mars des vidéos panoramiques pour se plonger dans les coulisses d’un match ou du Festival de Cannes, tandis que la sortie de plusieurs casques, dont l’Oculus Rift de Facebook, et de nombreuses applications (du jeu vidéo au porno) sont attendus, comme un écho parfait à l’imaginaire des prophéties dickiennes.