A l’annonce de son nom, elle a flotté un peu, étourdie, ailleurs. Et puis, malgré le before à bulles champagnisées, le plexus s’est figé dans un corps à cœur inégal. Meilleur espoir féminin. La corde de l’émotion pincée pizzicato, il a fallu remercier sans débordements excessifs. Tout se passe si vite aux césars. Entre ballet de micros poilus, flashs ébouriffants et incrédulité devant le trophée, cette compression qu’on berce à bras bouclés.
Que reste-t-il à Zita Hanrot du grand raout parisien ? La découverte un brin écœurante d’un packaging doré sur tranche : clip de présentation à gros budget, dîner au Meurice, compliments en escadron pour les perdrix de l’an ? L’espoir de durer dans le cinéma qu’elle incarne actuellement, celui de l’épure et de la pudeur ? Assurément, la fierté de sa prestation dans Fatima, long métrage d’une tendre violence, qui dit la difficulté de louvoyer entre deux cultures. Zita Hanrot y campe une étudiante en médecine, stressée autant par l’intensité du cursus que par un tacite devoir de réussite envers sa mère, une femme de ménage maghrébine.
On la rencontre à Bastille, loin du velours rouge des fauteuils du Châtelet. La princesse en robe Fendi a rendu son déguisement, troqué les talons pour des baskets noires. Jean troué, marinière planquée sous le pull à grosses mailles, créoles en poinçon d’une identité mélangée, la jeune lauréate anticipe les désillusions. «Les gens vont croire que je n’ai qu’une tenue», dit-elle en souriant