C’est une intrigue faite de salauds et de héros, d’hommes prêts à trahir leur pays parce qu’ils ne le trouvent pas à la hauteur, parce que la justice doit l’emporter au final. Un polar ? Un film d’espionnage ? Les deux, mais tout est vrai. C’est l’histoire du procureur qui, à la fin des années 50, piste les anciens nazis plus ou moins cachés, retraités paisibles d’Amérique du Sud ou cadres Mercedes à Stuttgart, souvent avec la complicité des autorités allemandes terrifiées à l’idée que le passé très récent ne revienne. Fritz Bauer enquête, traque et trouve. Et quand il apprend que Eichmann, responsable de l’organisation de la Solution finale, est à Buenos Aires, il met tout en œuvre pour son arrestation. La République fédérale allemande étant trop vérolée pour engager le processus de jugement, Fritz Bauer informe le Mossad, qui l’arrêtera en mai 1960. Le film de Lars Kraume, très prévisible dans sa forme et son déroulement, décrit la complexité de ce héros allemand, son homosexualité et sa solitude, dans une mise en scène qui ne s’autorise guère d’autre audace que de conter une histoire oubliée.
Fritz Bauer, un héros allemand de Lars Kraume avec Burghart Klaussner… 1 h 46.